Notre correspondante au Burkina Faso, Sophie Douce, vient d'être expulsée du pays, samedi 1er avril, en même temps que sa consœur de Libération, Agnès Faivre. Le Monde condamne avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire qui a obligé les deux journalistes à quitter Ouagadougou en moins de vingt-quatre heures. Sophie Douce, comme sa consœur, exerce pour Le Monde Afrique un journalisme indépendant, à l'écart de toute pression.
A rebours des accusations d'« espionnage », entre autres mensonges colportés sur place à son encontre, notre correspondante décrit depuis plusieurs années, par des enquêtes fouillées et donnant la parole à toutes les parties, la situation au Burkina Faso. La précision de ce travail, récemment récompensé par un Prix Varenne, a visiblement fini par paraître insupportable au régime d'Ibrahim Traoré, président de transition depuis six mois.
Après la suspension des antennes de RFI puis, plus récemment de France 24, ces deux expulsions marquent un nouveau recul majeur de la liberté d'informer sur la situation au Burkina Faso. Le Monde demande aux autorités locales de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d'une information indépendante dans le pays.
Jérôme Fenoglio, directeur du Monde
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